La créativité tout comme la motricité est un outil utile et nécessaire qui doit être travaillé dès le plus jeune âge. Pour cela, il convient donc de les développer dès la petite enfance (0-6 ans), en faisant appel à notre propre créativité. Durant cette période de l’enfance, la plupart des capacités qui conditionneront l’avenir du jeune enfant seront développées, pour devenir des individus capables de réagir et être créatif dans la résolution de problématiques diverses avec rapidité et originalité.
La motricité par un encouragement physique créatif et innovant
Le choix d’aborder la créativité par le biais de la motricité c’est innover, pour donner lieu à un encouragement physique, sortant de l’ordinaire, du quotidien en incitant l’enfant au mouvement.
La stimulation motrice possède un bon nombre de bienfaits, auxquels il est indispensable d’inculquer le goût, dès le plus jeune âge. Et que nous soyons parents ou accueillant cela demande de mettre à l’œuvre, toute notre créativité d’adulte, de manière multi-formes. Car si vous lisez cet article, vous n’êtes pas sans savoir qu’au cours d’une journée, nombreuses sont les propositions : physiques et sportives, de développement du langage, artistiques, et tant d’autres encore, … A ce sujet, nous associons souvent à tort créativité et productivité.
L’idée de cet article, est d’offrir une vision différente du positionnement de l’accueillant dans le développement de la motricité du jeune enfant, tout en respectant son rythme de développement, car : "se dépenser c’est la vie, transmettre l’envie, aussi".
La créativité : oui mais dans le respect les principes de base de motricité libre
Pour commencer, la créativité, qu’est-ce que c’est ? C’est « la capacité, le pouvoir qu’un individu de créer. C’est-à-dire d’imaginer et de réaliser quelque chose de nouveau », ou encore d’un point de vue socio-psychologique, « la capacité de découvrir une solution nouvelle, originale, à un problème donné. »
Quant à la motricité libre il s’agit d’un vaste sujet, dans lequel l’objectif principal est de ne pas mettre un bébé dans une position dans laquelle il n’aurait pu se mettre seul. De cette façon, c’est de faire appel à notre créativité pour ne faire que des propositions à l’enfant qu’il ne serait en capacité de faire seul, afin d’éviter tout inconfort...
En d’autres termes : le laisser faire, libre de ses mouvements et acteur de son développement, en lui laissant la liberté de participer… ou non à l’activité.
L’adulte propose, l’enfant dispose
Comme nous l’avons précédemment dit, la période de la petite enfance est propice pour le développement de la créativité ET de la motricité.
En ces termes, les propositions peuvent aller de pratiques simples à plus sophistiquées. Pas de culpabilité, chaque parent ou accueillant est différent, cela implique que le niveau de créativité dans les propositions peut différer. Mais l’une n’en ressort pas meilleure que l’autre pour l’enfant.
Les deux types de motricités
La motricité fine, correspond à des activités qui demandent précision et coordination « œil- main ». La motricité se développe petit à petit jusqu’à atteindre un certain niveau d’habileté.
Les propositions sont diverses et variées : boite à forme, manipulation de pâte à modeler, nul besoin d’avoir d’attentes (au risque de mettre l’enfant en difficulté) si ce n’est le plaisir dans la réalisation des propositions faites par l’adulte. Quant à la motricité globale elle correspond à toutes les actions qui nécessitent la mobilisation de grands groupes musculaires, en référence aux actions qui nécessitent que tout le corps puisse être en mouvement.
Les propositions peuvent découler de matériel de motricité adapté, comme de matériaux provenant directement de notre environnement proche (oreiller, parcours de motricité avec des chaises).
Une fois de plus, la créativité de l’adulte est au rendez-vous, composer un parcours de motricité dans un couloir pour rompre avec le quotidien et éviter ainsi la routine tout en suscitant l’intérêt des enfants, réaliser un parcours obstacles d’oreillers, utiliser des plats en verre remplis de différents matériaux (feuilles, pomme de pin, riz…) pour créer un parcours sensoriel et tactiles…. Il est aussi possible de vider la pièce et de la transformer en circuit de voiture géant à l’aides des arc en ciel grimm’s, pour inciter l’enfant au déplacement au travers de la pièce, ou encore, pour les plus âgés, disposer des objets de façon à ce que l’après-midi, se transforme en cache-cache party.
Alors, pour répondre à leurs besoins d’expériences motrices de manière innovante, inutile d’aller chercher la complexité, les réponses découlent la plupart du temps des observations du jeune enfant. Vous l’aurez compris, la créativité mise au service de la motricité est l’union entre la créativité de l’adulte et la motricité de l’enfant.
Pas de motricité sans sécurité
Pour bien se détacher il faut être bien attaché, la posture de l’adulte accompagnant est donc primordiale. Mais pourquoi cela ? Simplement parce que l’attachement, c’est la base de la sécurité de l’enfant. Cela implique que quelque soit notre proposition, notre position est indispensable. Tout simplement de la façon suivante, parler peu, observer et écouter beaucoup. Ëtre empathiques, bienveillants et disponibles. La disponibilité est aussi bien physique que psychique, afin que l’enfant vienne se ressourcer autant de fois qu’il le souhaite dans nos bras. Dans cette démarche, il est important de rappeler que l’enfant est lui-même inventif et créatif et acteur de ses découvertes. Chaque découverte de ce dernier, doivent être basées sur la relation, l’écoute de l’enfant, la valorisation de ses compétences et de son autonomie, tout en laissant à l’observation une place centrale.
Mais la sécurité réside également dans le choix du matériel sélectionné, tout comme dans la sécurité tournant autour de la proposition. Ainsi, pour éviter et anticiper les éventuels dangers, veillez à la qualité du matériel utilisé (normes UE ou CF) et n’hésitez pas à faire régulièrement un état des lieux de son état d’usure.
Il est aussi recommandé de se mettre à hauteur d’enfant, et d’observer le monde avec leur vision, pour repérer certains dangers, tout en combinant cela à nos connaissances pour faire des propositions en adéquation non pas avec l’âge mais avec le développement de l’enfant.
L’enfant, acteur de sa propre motricité
Que l’on soit professionnels ou parents, rendre l’enfant acteur de sa motricité, c’est lui donner la confiance nécessaire pour lui permettre d’explorer. Cela n’est possible qu’en encourageant l’enfant dans son mouvement. En d’autres termes, comment accompagner l’enfant dans son développement sensori-moteur de manière respectueuse et pertinente ?
La réponse est simple : bannir les « descends » « arrête, ce n’est pas prudents », entraînant des sentiments de peur, mais aussi des appréhensions et hésitations dans ses mouvements, sans encourager l’enfant à l’expérience.
La créativité de l’adulte exprimée au travers d’invitations à jouer
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les photos d’espace d’éveil bébé/enfant suscitant le plus d’intérêt étaient au travers de visuel attrayant ?
Certainement car si vous, adultes, percevez une « envie irrésistible d’aller jouer » au travers de votre écran, ces « invitations à jouer » (également connue sous le nom de « mise en scène »), sont également plus perceptibles et attrayantes pour l’enfant. L’idée de ces invitations à jouer est de provoquer des situations de découvertes et d’exploration en lien avec le stade de développement de l’enfant dans lequel ce dernier va évoluer librement favorisant ainsi sa motricité fine et globale.
En pratique, c’est faire appel à sa créativité en utilisant des jeux, matériaux (de récupération ou non), ou éléments naturels du quotidien, et mettre en scène un environnement attrayant et esthétique pour éveiller la curiosité de l’enfant. Cela peut se traduire au travers de pratiques simples à plus sophistiquées, car chaque environnement est source de découverte et d’explorations.
Pour conclure
En s’appuyant sur l’objectif de promouvoir un développement fonctionnel des systèmes psychomoteurs (permettant à l’âge adulte de s’adapter correctement à son environnement), l’importance de favoriser la motricité dès le plus jeune âge ne fait aucun doute. Faire appel à sa créativité c’est alors proposer un panel de stimulations sensori-motrices, et ce, dès les premières années de vie.
La mise en œuvre de propositions autour des habiletés motrices, cognitives, linguistiques, affectives et sociales ; influence (par le biais d’un processus neurologique par lequel le cerveau organise des informations sensorielles, environnementales et corporelles) le développement de l’adulte en devenir, de ses traits de personnalité telles que l’affectivité, l’émotivité ou encore l’empathie.
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Un grand merci à Agathe, EJE, maman et assistante maternelle engagée et passionnée pour cet article ! Retrouvez la sur sa page Instagram.
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