En séance de psychomotricité, nous recevons des patients de tout âge et avec tout type de difficultés. Parmi eux, nous recevons des bébés et enfants avec des syndromes génétiques associés généralement à une déficience intellectuelle, comme la trisomie 21 par exemple.
De manière générale, ils viennent nous voir pour que l’on stimule et soutienne le développement psychomoteur dans sa globalité. Les enfants atteint de syndromes génétiques peuvent présenter un retard dans les acquisitions psychomotrices, souvent associé à des troubles du tonus musculaire. En effet, ils peuvent montrer une hypotonie, qui est une faiblesse du tonus, une hypertonie, un tonus musculaire trop important, ou encore une difficulté à réguler le tonus et ainsi ajuster les gestes en fonction de l’action à réaliser. De plus, une déficience intellectuelle peut être associée et engendrer des difficultés des fonctions exécutives, de compréhension de l’environnement, de perception du corps dans l’espace, de conscience corporelle, des troubles du langage, de repérage du temps et de l’espace ou des difficultés d’apprentissages.
Le développement psychomoteur est souvent impacté et les étapes comme la tenue de tête, la station assise, les premiers déplacements, le quatre pattes, les redressements et les différentes coordinations comme les sauts, les jeux de balles ou encore l’écriture, s’acquièrent avec du retard ou avec difficulté.
C’est pourquoi la psychomotricité est d’une grande aide dans le soutien du développement psychomoteur.
En effet, pendant une séance de psychomotricité, on stimule aussi bien la motricité globale, l’équilibre, la conscience du corps, le tonus musculaire, le repérage spatio-temporel, le raisonnement logique, la motricité fine que ce soit la coordination œil-main ou la coordination entre les deux mains par exemple. Et cela tout en prenant en compte les difficultés d’intégration sensorielle qui peuvent impacter la perception du corps et de l’environnement.
On commence par réaliser un bilan psychomoteur qui va établir les difficultés et les facilités de l’enfant, et qui va nous permettre de savoir où l’enfant se situe dans son développement psychomoteur, afin d’établir les objectifs de rééducation psychomotrice.
Les objectifs de rééducation en psychomotricité visent à aider l’enfant porteur de trisomie 21 ou autre syndrome génétique, à avoir un développement psychomoteur le plus harmonieux possible, même si le rythme d’acquisition est un peu plus long. Qu’il soit bien dans son corps, qu’il puisse exploiter tout son potentiel moteur, psychoaffectif et cognitif grâce à des jeux corporels, d’équilibre, de manipulation, d’orientation ou encore de logique.
En général, je consacre un temps de ma séance à la motricité globale, notamment avec un grand parcours moteur, des jeux de ballon, la conscience du corps, l’équilibre, le tonus postural, les coordinations dynamiques, le sens vestibulaire, proprioceptif, tactile ou encore la confiance en soi.
Et un autre temps plutôt consacré à la motricité fine, au tonus du membre supérieur, à la précision du geste ou encore aux jeux de logique, attention visuelle, coordination œil-main, cela dépend vraiment des difficultés et de l’âge du patient. Cela va l’aider à acquérir une meilleure maîtrise des gestes, à y être plus attentif, à stimuler les praxies d’habillage, le graphisme, à coordonner les deux mains en même temps, et ainsi à être plus autonome dans ses gestes au quotidien.
Un grand merci à Charlotte Dormoy Duhamel, psychomotricienne pour cet article.
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