L’enfant, dès le plus jeune âge, est amené inconsciemment à découvrir son environnement en touchant, expérimentant, manipulant. Il n’y a rien de plus important et concret que le contact avec la nature pour évoluer et apprendre. N’était-ce d’ailleurs pas comme cela que nos ancêtres apprenaient et vivaient ?

Et pourtant, cela semble se perdre en grandissant. De récentes études ont prouvé que les êtres humains privilégiaient plutôt les outils abstraits et individuels au détriment du vrai et du collectif… Nous abandonnons petit à petit notre lien avec notre première mère à tous, la Nature, au profit, bien trop souvent du numérique.

Et cela s’est d’autant accentué depuis les années covid et les confinements… Les enfants sortent moins et ont tendance à rester enfermés et à perdre toute notion de la réalité. Cela se ressent à l’école dans beaucoup de domaines : difficultés d’adaptation à la vie en collectivité, gestions des émotions complexe, perte du sens donné à l’école, etc.

La société évolue vite, le monde tourne dans tous les sens et pourtant c’est primordial de s’ancrer profondément dans le sol, dans NOTRE réalité pour mieux la comprendre et donc l’appréhender… Prendre le temps et renouer avec notre environnement. Et si c’était par le biais de l’école que les enfants allaient pouvoir réapprendre à grandir et à se construire NATURELLEMENT ?

La classe dehors pour développer les compétences pédagogiques et  psychosociales des plus jeunes

Faire sens est aujourd’hui primordial. A quoi bon apprendre à réaliser des mesures de longueurs uniquement sur papier ? Si les enfants ne comprennent pas le sens des apprentissages qui leur est insufflé, ils ne s’investiront pas dans la tâche demandée. Alors que réaliser des mesures de longueurs autour d’un arbre, calculer son diamètre et sa hauteur après avoir fabriqué eux-mêmes une croix du bûcheron, par exemple, les marquera bien plus longtemps. Et l’on peut être presque sûr que cet apprentissage restera gravé en eux de façon bien plus pérenne qu’un segment mesuré à la hâte sur un fichier de maths.

Faire classe à l’extérieur permet de résoudre ces questions. Sortir des quatre murs de l’école, réinvestir son environnement, son village, son extérieur offre aux élèves la sensation d’être acteur de leur éducation. Ce sont eux qui doivent faire des choix et leurs décisions les feront ainsi grandir.

Mathématiques, français - mais pas seulement - peuvent et doivent être travaillés en extérieur : calcul en mouvements, relais de conjugaison, courses aux mots, utilisation de branchages pour faire des fractions et des calculs, mesures de longueurs, lecture et récitation en plein air, écrit de pleine conscience, land art, sport, balades géométriques…. Bref, tout un tas d’activités se prêtent à être réalisées en extérieur à partir du moment où elles font sens. Ne parlons même pas des sciences qui sont bien plus intéressantes quand le cours se fait « sur le terrain », en action : observer des insectes, travailler la germination des végétaux, étudier les oiseaux, repérer des empreintes, etc.

Être dehors permet de développer et de décupler nos 5 sens primaires, trop souvent enfouis. Prendre le temps, avec les enfants, de sentir différentes odeurs et les identifier, d’écouter et de reconnaître des chants d’oiseaux, d’observer attentivement la flore locale aux différentes saisons de l’année, de toucher différentes textures et les nommer ou encore de goûter des choses nouvelles…. Un vrai bonheur ! Ressentir -au sens premier du terme- la Nature…

Coffrets de découverte	Loupe en bois	Jeu olfactif

 Le plein air pour réguler les émotions et améliorer le vivre ensemble

Nous avons parlé des activités à dominante pédagogique (maths, français, sciences), mais il y a bien d’autres compétences transversales qui se jouent en classe dehors et qui sont tout aussi importantes à inculquer aux plus jeunes. Ce sont les compétences psycho-sociales, celles qui nous permettent de vivre sereinement, en société.

Être à l’extérieur c’est ne pas être assis sur une chaise, devant une table à faire « ce qu’on attend de nous » en tant qu’élève. Être en classe dehors c’est faire des choix, c’est aussi et surtout : coopérer, réfléchir, se mettre d’accord, utiliser des vrais outils, devenir responsable et autonome.

Exemple d’une excellente activité à faire dehors, à plusieurs, et à tout âge : fabriquer des cabanes ; ce qui permettra de travailler une multitude de compétences simultanément. Pour la construire, il va falloir réfléchir à la conception et donc se mettre d’accord si plusieurs avis émergent au sein du groupe. Les petits parleurs ou ceux qui ont tendance à ne pas avoir confiance en eux peuvent se révéler sur ce genre de discussions. Ensuite, il faudra aller s’enquérir du matériel nécessaire : branchages, brindilles, feuilles, troncs,
souches, fleurs… Et là aussi, la coopération et les débats seront de mises. De plus, quel magnifique problème mathématique (réel) à résoudre en action ! Ne parlons même pas du domaine physique et sportif qui entrera alors pleinement en jeu, comme lors de la phase de conception qui s’avèrera souvent une tâche bien plus complexe qu’il n’y parait ! Les enfants plus individualistes ne pourront pas porter eux-mêmes l’énorme tronc dont ils ont besoin, ils devront alors apprendre à faire appel aux autres. Et le plus timoré de la bande gagnera tellement en confiance lorsqu’il aura posé sa pierre à l’édifice collectif ! Une fois ces longs moments de partages riches en apprentissages divers, l’heure sera au jeu pour profiter pleinement de cette sublime création ! Imaginez la fierté de ces enfants qui pourront jouir de leurs œuvres après avoir durement besogné. Voyez que c’est loin d’être une activité d’extérieur anodine.

Tubes sensoriels	Pots à grossissement	Pinces d'observation

Vous avez envie d’aller faire une cabane là, maintenant, c’est sûr ! 

Enfin ce genre d’activités dehors, pour les élèves TDAH, de plus en plus nombreux, qui promeut le contact avec la nature est extrêmement apaisant - et pour tous les autres aussi d’ailleurs - !

 Et si cela nous parait difficile à mettre en place ?

Bien sûr, il faut un peu de temps pour que la mayonnaise prenne et pour qu’un climat tout à fait serein s’installe. Mais dès les premières expériences en extérieur, on ne peut que constater un apaisement de l’ambiance et de l’excitation de classe…

Pas besoin d’un énorme coin de verdure pour faire classe dehors : un terrain municipal, un espace du stade communal, l’orée d’un bois, un parc de jeux ou tout simplement la cour de l’école, pour commencer ! Rien d’insurmontable, donc.
Il est vraiment primordial que les enfants se reconnectent à la nature et au vrai, à l’école comme à la maison. Sortir, respirer, découvrir, expérimenter… de beaux leitmotivs pour nos petites têtes blondes.

En conclusion

Sortir tous les jours avec des enfants n’apporte que des bienfaits : s’épanouir en
extérieur, mieux résister aux conditions climatiques, être plus sensibilisé.e.s à notre environnement et à l’écologie, apprendre à vivre en harmonie avec tous les êtres vivants, retourner à l’essentiel et se débarrasser du superflu, être apaisé et en accord avec soi.

Attention, il est évident qu’une phase d’abstraction reste nécessaire pour asseoir les connaissances, mais avant d’arriver à cette étape de formalisation et
d’institutionnalisation, il ne faut juste pas oublier la manipulation concrète, DANS LE VRAI. Alors, vous êtes prêts ? 1, 2, 3, Sortez !

Un grand merci à Manon BADET-BLOIS // @une.maitresse.sans.stress pour cet article ! Retrouvez la sur sa page Instagram.